La Grenouille et la Baleine – Série Contes Pour Tous – Jean-Claude Lord (réalisateur), Jacques Bobet (co-scénariste), Lise Thouin (co-scénariste) et André Melançon (co-scénariste)

Mon premier conte pour tous et l’un de mes préférés

La première fois que j’ai eu la chance de voir La Grenouille et La Baleine, c’était à la télévision quand il a été diffusé à Radio-Canada, tout comme Bach et Bottine d’ailleurs. Mais quant à ce film mettant en scène Fanny Lauzier, Marina Orsini et le défunt Denis Forest, qui s’est fait connaître au Canada grâce à ce film et qui a fait carrière aux États-Unis dans des films tels The Mask (Le Masque) avec Jim Carrey et des séries télévisées telles X-Files (Aux Frontières du Réel), c’était mon tout premier Conte Pour Tous et c’est aussi l’un de mes préférés.

Film tourné au Québec dans la Côte Nord, mais aussi en Floride et dans les Caraïbes, La Grenouille et La Baleine raconte l’histoire de Daphné, une enfant pas comme les autres très connue dans son village pour son exceptionnelle audition qui lui permet de capter dans l’eau des sons inaudibles, mais aussi pour ses talents de communication avec les animaux aquatiques tels les baleines et les dauphins. Notamment Elvar, un dauphin qui, chaque été, se promène dans les eaux locales et s’amuse avec Daphné dont il est devenu l’ami dès leur première rencontre. À celui-ci s’ajoute un couple du nom de Julie et Marcel, dont le dernier a, pour défunt grand-parent, un ancien habitant de la région. Durant cette semaine de vacances, ce couple de citadins va passer du temps dans une auberge dont les gestionnaires sont les parents de Daphné et Alexandre, frère de notre héroïne. Du propriétaire, que Daphné appelle grand-papa Hector, celui-ci prévoit malheureusement vendre l’auberge et ses berges à une bande d’hommes d’affaires qui veulent retravailler l’endroit sous leurs propres idées. Ce qui affectera le lieu, les berges et la nature environnante, notamment la présence d’Elvar qui risque de ne plus revenir. Une situation qui ne plait pas du tout à Daphné, son frère et à grand-papa Thomas, frère d’Hector, qui va donner son mot et sa façon de pensée à toute cette affaire.

Ainsi, dans cette comédie familiale, nous avons droit à de nombreux moments hilarants, mais aussi dramatiques. Dans une histoire qui a été tournée dans les Jardins de Métis. Lieu touristique que j’avais visité dans ma jeunesse durant l’été 1994 et qui m’a beaucoup épaté par ses nombreuses espèces florales. Un lieu magnifique que je conseille à tous et toutes de visiter. Parmi les autres lieux de tournages se trouvent l’île Nue et Longue-Pointe de Mingan pour les scènes de bateau, mais aussi la Floride et les Caraïbes pour les scènes avec Elvar le dauphin. Évidemment, on parle de régions géographiques situées hors du Canada. Mais par la manière que le film a été tourné, on ne se rend même pas compte que ces scènes là ont été tournées dans des climats plus chauds. Dès lors, chapeau au réalisateur Jean-Claude Lord et à son équipe pour avoir su choisir leurs lieux de tournages adéquatement afin de créer une bonne cohérence entre les divers lieux de tournage. Chose qui n’est pas toujours évidente quand on voit des films américains qui veulent nous faire croire qu’il a été tourné dans tel état américain alors que l’on voit très clairement par la lumière, les palmiers, le climat de désert et la géographie que la production a été tournée en Californie.

Mais plus qu’une comédie familiale, La Grenouille et la Baleine est un superbe film écologique sur les liens entre les hommes et les animaux. Notamment la co-existence harmonieuse entre eux, mais aussi la pollution nocive sur la mer. Car en effet, nous avons dans le film une baleine qui s’est retrouvée prise dans un filet de pêcheurs. Et de cette situation, un autre exemple de l’impact humain sur la vie marine. D’ailleurs, cette véritable séquence, tournée à l’origine durant un documentaire sur Jacques-Yves Cousteau dans les océans canadiens, a été la source d’inspiration pour Monsieur Jacques Bobet dans son projet de scénario de La Grenouille et la Baleine. Dès lors, de cette fusion entre la séquence documentaire et le film Contes Pour Tous, une belle initiative cinématographique qui a évité à l’équipe d’employer des effets spéciaux trop compliqués.

Dans son travail, le film est tourné avec une superbe équipe d’acteurs. De Marina Orsini, connue pour son rôle d’Émilie dans Les Filles de Caleb dont elle tournera peu de temps après La Grenouille et la Baleine, à Denis Forest mentionné précédemment, et finalement Fanny Lauzier, qui s’est fait connaître au Québec grâce à ce film et dont j’ai vu dans d’autres productions jeunesses, mais aussi dans la série Scoop. Une excellente actrice parfaite pour le rôle de Daphné et qui mérite tout le succès qu’elle a eu. Quant à sa chimie avec Elvar le dauphin, elle brille à l’écran et ayant lu le feuillet d’information dans le coffret Blu-Ray, c’est fascinant d’y apprendre toute la complicité entre les deux et notamment le départ émouvant qu’il y a eu à la fin du tournage et qui a bouleversé toute l’équipe. Mention incroyable à Jean Lajeunesse qui est impeccable en tant que Grand-papa Thomas et qui retranscrit superbement bien la sagesse de cet homme. Son dernier rôle au cinéma, une incroyable performance.

Tout comme la musique du film de Guy Trépanier et Normand Dubé, qui nous impressionne dès le début du film. Une musique de synthétiseur comme il se faisait beaucoup dans les années 80. Une bande sonore impeccable qui capture magnifiquement la grandeur de l’histoire.

En somme, La Grenouille et La Baleine figure parmi les meilleurs succès de la série des Contes Pour Tous de Rock Demers et est un beau bijou dans le cinéma canadien français des années 80.

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