Le faux magistrat – Série Fantômas – Louis Feuillade (réalisateur et scénariste), Marcel Allain (co-auteur du roman original) et Pierre Souvestre (co-auteur du roman original)

Excellente conclusion qui manque malgré tout plusieurs bobines de film

Se déroulant et filmé pendant la Première Guerre mondiale, ce qui est évident de par le petit nombre de passants dans les rues, Le faux magistrat est le dernier film de la série Fantômas de Louis Feuillade. Il présente un vol de bijoux mystérieux qui évolue sur un scénario autour de Fantômas. Avec le criminel emprisonné en Belgique après y avoir commis un crime; mais qui s’échappe ensuite grâce à l’initiative de l’inspecteur Juve. Une intrigue où Fantômas est à l’honneur, en action tandis que l’inspecteur Juve et Fandor sont en arrière-plan; essayant de le capturer. Où nous avons beaucoup de suspens quant à savoir si ce dernier épisode verra le criminel en prison ou non. Et c’est vraiment dommage qu’il n’y ait plus d’épisodes de cette série car elle est magnifique. Très bien écrite et réalisée. Et importante aussi car elle a influencé de nombreuses séries de films et jeté les bases d’un drame policier.

Mais malheureusement, ce film est affecté par de nombreuses bobines manquantes et des séquences endommagées. Ce qui rend cette expérience visuelle moins facile à apprécier. Car à certaines séquences, nous avons des images ravagées par des trous, des points blancs et des couleurs déformées. Tandis que pour d’autres moments, des scènes sont absentes et réduisent la présence de personnages comme Fandor et Juve. Car durant le film, ces deux personnages ont des scènes très importantes, mais elles sont perdues, remplacées par un texte descriptif écrit en lettres blanches sur fond noir.

Ce qui est vraiment dommage de voir tant de séquences du film soient endommagées ou perdues. Parce que cela ne permet pas aux téléspectateurs d’apprécier correctement l’histoire. D’autant plus que les grandes séquences au début et à la fin de l’histoire sont résumées avec des intertitres et des images figées de lettres/journaux que l’on voit dans l’histoire. Au final, cette absence de séquences cinématographiques rappelle la vérité irréfutable qu’un film, malgré toute sa magie technique et ses prouesses narratives, est construit à partir de séquences montées ensemble qui présentent une histoire. Omettez certaines d’entre elles et vous risquez de perdre votre public.

Et de cette situation, j’espère vraiment qu’une Cinémathèque en France où dans le monde pourra aider à retrouver les bobines manquantes qui complèteraient l’histoire. Pourtant, la série Fantômas m’a plu. Un 20 sur 20 du cinéma muet et du cinéma français. Une pièce de production réalisée pendant la Première Guerre mondiale. Ce qui nous amène à nous demander comment le climat a dû être sur ce plateau alors que toute l’Europe s’embarquait dans la guerre et que les armées approchaient de Paris.

Quant aux acteurs, toutes mes éloges à René Navarre pour sa superbe performance en tant que Fantômas. Tout au long de la série, il a montré un excellent talent pour interpréter le cerveau criminel. Même chose pour Edmund Bréon (Juve) et Georges Melchior (Fandor). Tous étaient bien choisis pour leurs rôles et dépeignaient entre eux une excellente chimie.

Sur le plan technique, le film a montré un tour d’image fascinant dans une scène. C’est-à-dire un plan large de Fantômas et d’un complice vérifiant une cloche d’église à la recherche de bijoux; en utilisant une mise en scène, un plateau de tournage et des prises de vue ingénieuses pour accomplir son travail. Ce qui démontre comment le réalisateur essayait de faire avancer les effets spéciaux dans ses films. Et c’est incroyable comment Louis Feuillade a pu faire ressortir un si bon trucage avec sa scénographie et sa caméra. Tout en conservant une adaptation intelligente qui reste bien écrite et bien dirigée.

Donc, bien que l’histoire n’ait jamais eu plus d’épisodes pour des raisons que je ne connais pas encore, quoique je pense peut-être que Louis Feuillade voulait faire d’autres projets tels Les Vampires et Judex, ce film, ainsi que le reste de la série Fantômas, est un classique que toute personne intéressée par la culture cinématographique devrait regarder car son histoire a permis au monde de découvrir un grand classique littéraire du XXe siècle. Qui est la légende du cerveau criminel Fantômas. Et dont les romans, j’espère, que plus d’éditeurs traduiront dans le monde entier car ses romans sont des chefs-d’œuvre de thrillers policiers.

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